Témoignage

L’accompagnement transgénérationnel : une histoire de récits familiaux
J’aimerais vous parler de l’accompagnement transgénérationnel. Un bien long mot pour évoquer le récit familial. Je ne vais pas vous faire un cours magistral sur le sujet — il existe de nombreux ouvrages et podcasts dont je vous mettrai quelques uns en référence à la fin de cet article. Ce que j’ai envie de partager, c’est une histoire vraie : la mienne.
Avant de décider de me former à cette approche, j’ai moi-même vécu cette analyse et exploré les facettes de cette thérapie. Ce qui est fabuleux, c’est qu’on se voit changer naturellement, tranquillement, sans heurts intérieurs. Un jour, on est surpris par une réaction ou une décision qu’on n’aurait jamais imaginé prendre auparavant.
Une anecdote personnelle : la peur de perdre de vue mes enfants
Pendant des années, j’ai souffert d’une grande angoisse lorsque je perdais de vue l’un de mes enfants, même dans un espace restreint, à la maison ou entourée de personnes de confiance. Cette angoisse était si intense qu’elle me plongeait dans une panique profonde, comme si je tombais sans fin dans un abîme.
Ma première fille est née en 2003, et 17 ans plus tard, avec ma deuxième, cette angoisse persistait. Elle me semblait ancrée et, d’une certaine manière, étrangère, comme si elle ne m’appartenait pas entièrement.
Vous voyez peut-être de quoi je parle ? Ces moments où vous avez l’impression d’avoir réglé un certain nombre de traumatismes ou de problématiques, et pourtant, des années après, vous retombez dans les mêmes schémas. Cela peut rendre fou et frustrer au plus haut point.
La révélation de la psychogénéalogie
En engageant une thérapie basée sur la psychogénéalogie, j’ai enfin compris. Mon histoire ne s’arrêtait pas à ma naissance ou à mes expériences de vie. Elle était enrichie — ou alourdie — par les récits et les vécus de mes ancêtres.
J’ai pris conscience que mes parents eux-mêmes étaient les fruits des expériences de leurs propres ascendants. Comme une chaîne, les émotions, les blessures et les transmissions se répétaient, parfois inconsciemment, de génération en génération.
L’histoire de ma grand-mère et de sa fille perdue
En explorant mon récit familial, j’ai entrepris une véritable enquête, digne de Sherlock Holmes, sur les liens entre les membres de ma famille.
Un jour, au détour d’une conversation, mon père m’a parlé de ma grand-mère et de son premier mari. Ce dernier, violent, lui avait fait perdre l’enfant qu’elle portait et lui avait interdit de revoir sa petite fille lorsqu’elle avait eu le courage de quitter cette relation destructrice.
Cette petite fille, ma grande tante, avait grandi loin de sa mère. Mon père me confia cette histoire spontanément, et elle résonna profondément en moi. Les synchronicités sont courantes pendant ce type de thérapie : peu de temps après, j’ai appris davantage sur cette grande tante grâce à ma marraine. J’ai découvert, en la recherchant, qu’elle avait plus de 80 ans et qu’elle était décédée pendant la pandémie de Covid.
En hommage, j’ai allumé une bougie virtuelle pour elle, avec un message expliquant qu’elle était la fille de ma grand-mère. J’ai imprimé sa photo, que j’ai placée à côté de celle de ma grand-mère. Leur ressemblance était frappante. J'ai envoyé ce montage à mon père et à ma marraine. Ce simple geste a permis de redonner sa place à cette enfant dans notre arbre familial.
Une libération intérieure
Après avoir intégré cette histoire, j’ai adressé à ma grand-mère un message mental : je comprenais sa douleur, mais cette histoire ne m’appartenait pas, et je la lui rendais. Ce fut un moment profondément libérateur.
Peu après, je réalisais avec surprise que mon angoisse envers mes filles avait disparu. Je pouvais désormais les voir gambader en toute sérénité, même dans des endroits peuplés.
Une transformation douce et profonde
Cette thérapie m’a permis de changer, en profondeur et tout en douceur. Elle m’a aidée à mieux poser mes limites, à exprimer mes besoins sans attendre plus que ce que les autres peuvent offrir. Et surtout, à accepter chacun à la place qui lui revient.
C’est pour cela que je me suis formée à l’analyse transgénérationnelle. Aujourd’hui, à mon tour, j’accompagne les autres dans cette démarche. Il m’était impensable de ne pas aider en retour, après ce que la vie m’avait offert.
Je vous propose pour conclure un proverbe à méditer de Nicolas Machiavel : « Pour prévoir l'avenir, il faut connaître le passé, car les événements du monde ont toujours quelque rapport aux générations passées. »
Prenez soin de vous et des vôtres !
Jezabel
Vous souhaitez en savoir plus ?
Découvrez mon approche et mes accompagnements en psychogénéalogie :
Pour approfondir le sujet, voici quelques ressources que je recommande :
"Aïe, mes aïeux", Anne Ancelin Schützenberger, Ed. Desclée De Brouwer, collection Meridienne, mai 2015.
"Le plaisir de vivre", Anne Ancelin Schützenberger, Ed. Broché, 1 avril 2009.
"La psychogénéalogie-comprendre sa famille et décider d'être soi", Véronique Cézard Kortulewski, Ed. Broché-Grand livre, 11 juin 2018.
Psychogénéalogie & Cie, un podcast animé par Sophie Duverne
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